Le designer français Nicolas Triboulot a inventé une peinture sensitive qui convertit la surface sur laquelle on l’applique en interrupteur invisible. Sa commercialisation est prévue cet été.


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    Disponible cet été, la peinture coûtera entre 30 et 40 euros le litre auquel il faudra ajouter 50 euros pour un boîtier électronique. © Nicolas Triboulot

    Disponible cet été, la peinture coûtera entre 30 et 40 euros le litre auquel il faudra ajouter 50 euros pour un boîtier électronique. © Nicolas Triboulot

    Il n'y pas que les téléphones  et les ordinateurs qui se convertissent aux joies du tactile. Imaginée par le designer français Nicolas Triboulot de l'agence Quarks, la peinture On/off transforme les murs sur lesquels on l'applique en interrupteur magique. Il devient ainsi possible d'allumer la lumièrelumière, d'éteindre la télé ou encore de monter le son de la chaîne Hi-fi simplement en posant sa main sur le mur.

    Comment ça marche ? « La peinture sert de relais invisible. Elle est fournie avec un boîtier électronique miniaturisé qui s'intègre discrètement dans le mur. Ce dernier détecte les contacts et commande l'appareil électrique associé », explique Nicolas Triboulot.

    Conductrice, la peinture agit comme la couche capacitive qui recouvre un écran tactile. © Nicolas Triboulot

    Conductrice, la peinture agit comme la couche capacitive qui recouvre un écran tactile. © Nicolas Triboulot

    Un principe identique à celui des écrans tactiles capacitifs

    Conductrice, la peinture agit comme la couche capacitive transparente qui recouvre un écran tactileécran tactile. Elle accumule des charges électriques très faibles et lorsque l'utilisateur appuie sur le mur avec sa main, une partie de ses charges lui sont transférées. Ce déficit de charges se traduit alors par une baisse de la capacité électrique (quantité de charges électriques pour un potentiel donné). À partir d'un certain écart, le boîtier, qui « écoute » le mur, active l'appareil électrique auquel il est associé.

    D'aspect grisâtre, la peinture On/off s'applique en sous-couche indifféremment au pinceau ou au rouleau sur n'importe quel support (béton, plâtre, boisbois, etc.)). On peut ensuite la recouvrir de peinture ou de papier peint. « L'utilisateur reste libre du choix de sa déco. Dans un couloir d'entrée, il peut par exemple peindre une bande de couleurcouleur à 1,5 mètre du sol qui lui permettra d'allumer la lumière avec le coude ou le front quand il rentre les bras chargés de course », développe Nicolas Triboulot.

    La peinture sera proposée avec trois types de boîtiers. Le plus simple, un interrupteur, permettra d'allumer et d'éteindre un équipement. Un variateur sera aussi disponible. Il pourra par exemple servir à moduler, pressionpression par pression, l'intensité de la lumière d'un halogène. Enfin, une prise électrique classique pourra être intégrée dans le mur afin d'allumer ou d'éteindre n'importe quel type d'appareil.

    Un variateur permet de moduler, pression par pression, l’intensité de la lumière d’un halogène. © Nicolas Triboulot

    Un variateur permet de moduler, pression par pression, l’intensité de la lumière d’un halogène. © Nicolas Triboulot

    La commercialisation est prévue cet été

    La technologie est opérationnelle mais QuarksQuarks la peaufine avant de la commercialiser. L'entreprise travaille à la miniaturisation des boîtiers afin qu'ils puissent s'intégrer facilement dans les murs. « Nous choisissons des composants plus petits mais aussi plus coûteux », confie Nicolas Triboulot.

    La société cherche aussi à optimiser le champ d'action de la peinture en jouant sur la qualité des matériaux et la puissance des composants. Pour l'heure, le rayon d'action de la peinture On/off peut atteindre les 15 mètres avec une bande de 40 centimètres de largeur et la surface sensible maximum est d'environ 15 m2.

    Un autre chantier important est de garantir le respect des normes de sécurité. « Nous respectons les directives de sécurité qui s'appliquent aux équipements électriques et nous avons réalisé une batterie de tests très concluants qui montrent qu'il n'y aucun souci pour le respect des normes de compatibilité électromagnétique », assure Nicolas Triboulot.

    Facile à poser, le produit devrait être lancé dans les grandes enseignes de bricolage dans le courant de l'été. La peinture devrait coûter entre 30 et 40 euros le litre (rendement de 6 m2/l) et le coût d'un boîtier ne devrait pas excéder les 50 euros.